Le 15 novembre à 19h30Pascal Vrebos répondra aux questions de Barbara Mertens et Jean Jauniaux à la librairie “A livre ouvert” Rue Saint-Lambert, 116 – 1200 Woluwé Saint Lambert
“Une semaine avec Henry Miller” suivi d’une “Rencontre avec Brenda Venus”
Pascal Vrebos
Genèse Edition
Critique sur France Bleue National
https://www.francebleu.fr/emissions/france-bleu-soir-1-livre/1-semaine-avec-henry-miller
Quelle formidable inspiration a poussé l’énergique Danielle Nees à ré-éditer “Une semaine avec Henry Miller”, le récit jubilatoire de Pascal Vrebos racontant la semaine qu’il passa, en février 1979, en compagnie de l’écrivain mythique Henry Miller! Nous sommes en février 1979. A 27 ans, Pascal Vrebos est déjà l’auteur de plusieurs pièces de théâtre (dont “Polycarpe” qui se jouait à New-York lorsque Vrebos était à Los Angeles en compagnie de Miller). Passionné de littérature et littéralement hypnotisé par l’oeuvre de Miller, il lui envoie une lettre, différente de toutes celles que le Maître reçoit, une lettre qui ne demande rien, “une dizaine de lignes. Je le remerciais simplement pour son oeuvre-vie.”
C’est cela qui piqua la curiosité de l’auteur de Tropique du Capricorne”. Débuta entre le jeune belge et vieil homme de Pacific Palissades une correspondance suivie et cette rencontre que publie aujourd’hui Genèse Edition. Le récit de cette rencontre historique, est accompagné ici de celui de la visite que Pascal Vrebos rendit, en juin 2017, à la dernière compagne de Miller: Brenda Venus. Ensemble, ils évoqueront les dernières années de l’auteur de Sexus qui avait espéré, jusqu’à la fin de ses jours, être couronné du Prix Nobel de littérature.Christian Lutz avait édité une première version du livre, accompagné d’un CD dont on peut aujourd’hui ré-écouter le contenu en ligne sur le site de Genèse, et quel contenu! Les entretiens entre Vrebos et Miller, ce dernier parlant parfaitement français, gravés sur le Nagra que Gérard Valet prêta au jeune journaliste-écrivain, qui, pour se payer le voyage de Los Angeles, emprunta 100.000 francs belges, les investit en actions de mines d’or d’Afrique du Sud dont on lui avait promis la hausse, qui heureusement se confirma… La suite, Vrebos nous la raconte en écrivain et pas en journaliste: il est enjoué, lyrique, par moments on a l’impression qu’il se laisse gagner par le style de son interlocuteur qui se résume d’un seul conseil (celui qu’il prodigua à Vénus): écrire avec le coeur! Et puis, ils ont des points communs, le belge et l’américain: la passion pour la Grèce, la curiosité gourmande pour l’autre, la frénésie de lectures… Au fil de cette semaine, Miller donne un atelier d’écriture, conseille la lecture de tel ou tel auteur (…), évoque cette “nuit d’illumination, en 1927, où (il a) écrit le condensé de presque toute (son) oeuvre en style télégraphique”, demande à Vrebos si , à lui aussi, “une femme (avait) déjà brisé le coeur et les reins”.J’avais lu ce livre à sa première parution , et écouté la voix grave de Miller enregistrée au micro de Pascal Vrebos, au début des années 80. Le livre n’a pas pris une ride, au contraire, il semble avoir bonifié, être devenu plus dense, plus intense: n’est-ce pas la preuve qu’il s’agissait bien d’une rencontre entre deux écrivains, et pas d’un interview de journaliste…
C’est aussi un livre-bibliothèque qui vous donnera envie d’ouvrir les “Tropiques”, les “Nexus”, “Sexus” et “Plexus”, mais aussi “Les livres de ma vie” de Miller. Il vous incitera peut-être à lire le théâtre de Pascal Vrebos (dont nous avions parlé dans espace-livres à la sortie de son oeuvre théâtrale aux Editions Le Cri) et , qui sait, à ce que ces pièces soient jouées à nouveau, dans un théâtre de répertoire…
Jean Jauniaux, Saint Idesbald, le 5 novembre 2017