Samuel Paty décapité pour avoir osé aborder autour du concept de la liberté d’expression et de manière pédagogique les caricatures en général, mais, en particulier, celle d’un prophète bien connu.
Et le Président Macron, les mâchoires serrées, de faire montre d’une fermeté absolue et martelée— ça change—envers ce geste barbare et féroce perpétré au Très Saint Nom d’Allah.
Et les messages affluent, mais comment est-ce possible ? Mais comment, mais pourquoi ? On se rue sur la place de la République, on décerne des médailles, des fleurs s’amoncellent… jusqu’au prochain égorgement ou, pire, une petite bombe bien sale.
Quelle amnésie et/ou quelle hypocrisie !
Dès 2004, en France, le rapport Obin signalait des phénomènes on ne peut plus inquiétants au sein même des écoles de la République.
Les profs de cette même République ne pouvaient plus aborder devant des étudiants musulmans fanatisés (et donc analphabètes de leur propre religion) Madame Bovary (hé oui, elle est adultère, cette femme et Flaubert aurait dû la lapider), Voltaire (le mécréant aveuglé de Lumières qui avait raillé ledit prophète et qui avait senti l’oignon de ce fanatisme politique à côté duquel celui des catholiques était devenu anecdotique) et la Shoah (ah oui, les Juifs, ah ceux-là…) et qu’ont-ils fait, tous ces responsables, ces politiques, ces élus, ces républicains ?
Rien ou quasi rien.
En Belgique, idem. Pire sans doute. L’hypocrisie culmine : on ferme les yeux sur les ukases des adorateurs du prophète et les directions conseillent fermement aux profs de la fermer, pas de vagues, et de passer à autre chose…pas d’histoires (dans tous les sens du terme)…
La moindre analyse, fût-elle scientifique, d’un texte sacré, la moindre moquerie (ne parlons même pas de blasphème !) de ces textes entraîne la peine de mort, Charlie a ouvert cette marche tragique.
On voit d’ailleurs proliférer comme les Rhinocéros d’Ionesco les collabos islamolâtres rougeâtres et verdâtres : les Voltaire, les Diderot, les d’Holbach et les autres seraient aujourd’hui des islamophobes d’extrême droite.
Tiens, tiens, au fond, à quand ces cours de citoyenneté promis depuis 1998 (!) avec notamment l’histoire comparée des religions ?
Au risque de se faire décapiter ?
«Mourir décapité pour une caricature, cela va un peu trop loin», lâche, avec désinvolture un des anciens élèves de l’assassiné.
Je rêve ou je cauchemarde ?